lundi 11 février 2008

Le Tour du monde des garages (3) : Indonésie / Inde



Parti du Japon, le Tour du monde des garages avait fait escale en Chine, à Hong Kong. La prochaine destination semblait évidente : l'Inde, pays dont les musiciens et gourous ont profondément influencé le rock des années 1960.
Restait la délicate question du transport : les routes terrestres à travers le Tibet étant trop périlleuses, nous optâmes finalement pour la voie maritime ; d'autant qu'un cargo acceptait de nous transporter à Madras, avec sa cargaison de matériel informatique.

Le début du voyage fut sans histoire. Mais à mesure que nous approchions du détroit de Malacca, le capitaine laissait transparaître sa nervosité, scrutant sans cesse son radar. Nous nous enquîmes évidemment des nouvelles :
«Le Bureau Maritime International vient de signaler une série d'actes de piraterie, répondit-il. Mais le plus inquiétant, c'est qu'un autre navire de la compagnie, le "Níng Jìng", a disparu hier, sans laisser de traces. Il va falloir ouvrir l'oeil.»

Ce ne fut donc pas sans une certaine angoisse que nous nous couchâmes ce soir là. Et c'est même terrorisés que nous fûmes réveillés, en pleine nuit:
«Alerte ! Un navire non identifié s'approche de nous ! Il ne répond à aucun message radio et n'est pas signalé par les autorités ! »
Apeurée, une bonne partie de l'équipage s'était réunie sur le pont, munie d'armes de fortune. Scrutant la pénombre, nous pouvions apercevoir une inquiéante silhouette s'approcher ; de plus en plus.
«C'est un caboteur indonésien, analysa le capitaine, .... Mais ce qui est étrange, c'est que son moteur n'a pas l'air en marche. Il se laisse porter par le courant. »
Aussitôt, la rumeur se répandit parmi les hommes : le bateau était vide : c'était un vaisseau fantôme !

Sans perdre son sang-froid, le capitaine fit mettre une barque à l'eau. Cinq hommes partirent inspecter le caboteur et, lorsqu' ils reparurent, le mystère était éclairci:
«Il s'agit de l'embarcation avec laquelle les pirates ont arraisonné le "Níng Jìng". Ils l'ont abandonnée après s'être emparés du cargo et de sa marchandise.
-On a trouvé quelques objets à l'intérieur, ajouta un autre marin. Des choses sans valeur qu'ils ont dû laisser avant de partir. Peut-être feront-ils office d'indices pour les autorités.
-Mouais, commenta le capitaine. J'en doute fort. Gardez ces objets si ça vous chante.»

Dans le tas se trouvait un disque. L'équipage nous le laissant de bon coeur, nous pûmes mettre à profit notre bon vieux tourne-disque. C'était un girl-group indonésien : Pattie Bersaudara, ma foi fort plaisant. Surtout cette chanson («Pura pura», c'est-à-dire «Prétendant») qui, sans révolutionner le genre, portait haut les couleurs de l'Indonésie (chanson et pochette trouvée sur le site Garage hangover).

Pattie Bersaudara - Pura pura


Enfin débarqués à Madras, nous pûmes nous mettre en quête de musique indienne. Et là, point d'hésitation : nous nous précipitâmes sur les disques d'Ananda Shankar.

Dans les années 1970, cet homme était parvenu à réalisé la fusion la plus grouve qui soit entre psychédélisme, funk et musique traditionnelle indienne. Voilà en tout cas un Shankar qui nous ravit.


Ananda Shankar - Jumpin' Jack flash
(acheter Ananda Shankar à la Fnac)
Ananda Shankar - Dancing drums
Ananda Shankar - Streets of Calcutta
(acheter A life in music sur Amazon)

Aucun commentaire: