vendredi 27 décembre 2013

Quelques souvenirs de 2013




Comme en 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012, Infrasons publie sa liste des meilleures chansons de l'année (par ordre alphabétique). Un classement tout à fait subjectif qui n'a pas la prétention de déceler les nouvelles tendances ou d'explorer des univers musicaux avant-gardistes (ce n'est pas l'objet de ce blog). Tout ce que je peux vous offrir ici, c'est 27 supères chansons qui, je l'espère, vous permettront d'aborder la nouvelle année en claquant des doigts et en tapant des mains.

Mode d'emploi : pour lancer l'écoute d'un morceau, cliquez sur le petit triangle gris devant le titre de la chanson (les morceaux s'enchaînent ensuite automatiquement). Pour télécharger l'ensemble de la sélection, cliquez ici (mais dépêchez-vous : le lien ne restera certainement pas très longtemps).


Origine : Los Angeles (États-Unis d'Amérique)
Extrait du 45t Every Girl
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Charles Bradley - You Put the Flame on It
Origine : New-York (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Victim of Love
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Origine : Édimbourg (Écosse)
Extrait de Understated
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Origine : Los Angeles (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Face the Sun





Origine : Los Angeles (États-Unis d'Amérique)
Extrait de We Are the 21th Century Ambassadors of Peace and Magic
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Origine : Glasgow (Écosse)
Extrait de Right Thoughts, Right Words, Right Actions
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Origine : Melbourne (Australie)
Extrait de Whereabouts



Origine : Los Angeles (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Shine Your Light




Jacco Gardner - The Ballad of Little Jane
Origine : Hoorn (Pays-Bas)
Extrait de Cabinet of Curiosities





Origine : Détroit (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Fiesta




Origine : Zürich (Confédération helvétique)
Extrait de Klaus Johann Grobe
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Origine : delta du Medway (Perfide Albion)
Extrait de One Vowel Away from the Truth
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Origine : Lyon (Capitale des Gaules)
Extrait de Another Tree
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Origine : Miami (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Jacuzzi Boys
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Origine : New-York (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Give the People What They Want
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Origine : Paris et Biarritz (République française)
Extrait de Pyscho Tropical Berlin
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Cate Le Bon - Can't Help You
Origine : Penboyr (Pays de Galles)
Extrait de Mug Museum




Paul Messis - Sowing Seeds
Origine : Sussex (Perfide Albion)
Extrait de Case Closed
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Origine : Paris (République française)
Extrait du maxi Moodoïd EP




Origine : Lansing (États-Unis d'Amérique)
Extrait du 47t Brand New Thing




Persian Claws - Clever Way to Crawl
Origine : Burlington (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Persian Claws




Ian Skelly - Cut from a Star
Origine : Liverpool (Perfide Albion)
Extrait de Cut from a Star
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Origine : Nashville (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Inventions




Tomorrow Tulips - Flowers on the Wall
Origine : Los Angeles (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Experimental Jelly




Origine : Londres (Perfide Albion)
Extrait du 45t Nobody There / Need You Around
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Warm Soda - Busy Lizzy
Origine : Oakland (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Someone for You
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Yeah Yeah Yeahs - Mosquito
Origine : New-York (États-Unis d'Amérique)
Extrait de Mosquito
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----------------------------------- Bonus humoristique ------------------------------


Didier Wampas et Bikini Machine - Le disco ça pue
Origine : Paris (République française) et Rennes (Duché de Bretagne)
Extrait de Comme dans un garage
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mercredi 2 janvier 2013

Quelques souvenirs de 2012




Certains désespéraient, d'autres trépignaient, mais la patience est aujourd'hui récompensée : Infrasons publie un nouvel article ; le premier depuis plus de quatre mois. Un rythme de sénateur, me direz-vous ; mais un contenu toujours aussi impérial puisque vous trouverez, comme en 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011, une sélection des meilleurs chansons de l'année 2012 !

Trêve de blablas, place aux morceaux. En ajoutant simplement trois remarques :

1) Cette sélection récompense des chansons, et non des albums dans leur intégralité. Vous pouvez donc enregistrer le pire album du monde et avoir malgré tout vos chances de figurer dans la liste si le disque contient une bonne chanson.
2) Je me limite à une chanson par interprète.
3) Il n'y as pas de classement, si ce n'est alphabétique.

Vous pouvez télécharger l'ensemble de cette sélection (à quelques chansons près) en cliquant sur ce lien.


C'est une bien bonne idée qu'ont eu les Allah-las en choisissant le nom de leur groupe. Car, outre le fait de proposer un jeu de mot désopilant (Allah-las, hahaha !), il leur permet de figurer en tête des listes alphabétiques et, par extension, des sélections Infrasons 2011 et 2012. Révélés l'an passé avec le morceau «Catamaran», les Allah-las ont sorti cette année un premier album sur lequel ils déploient leur force tranquille, presque indolente.
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Un peu de hip-hop avec le premier album d'un gamin new-yorkais de 17 ans : Joey Badass. Appelé 1999 et disponible en téléchargement gratuit, il comporte plusieurs morceaux très bien fichus. «Pennyroyal» sort du lot avec sa ligne rythmique sobre et son superbe motif à l'orgue qui semble sorti d'une boîte à musique pour enfants.
(Télécharger l'album 1999)


Commençons par la mauvaise nouvelle : Bare Wires s'est séparé en début d'année. Mais rebondissons sur la bonne nouvelle : le groupe a légué un dernier album (Idle Dreams), parfait testament d'une formation qui nous a enthousiasmé ces dernières années avec son glamage (mélange de glam et de garage) parsemé de riffs tranchants et réjouissants.

Un article (lire ici) leur ayant déjà été consacré sur ce site, Bikini Machine n'a plus de secret pour les lecteurs d'Infrasons. Les Rennais ont à nouveau sorti un album de qualité (entièrement instrumental), ouvrant sur un «Bikini Theme» rappelant les géénriques composés par John Barry (James Bond, Amicalement vôtre, etc.). Notons que ce morceau figurait déjà en 2003 sur leur premier album (An Introduction to Bikini Machine) dans une version légèrement différente.


Qu'on se le dise : les Anglais sont de retour ! Nous avons suffisamment fustigé la décrépitude de la scène britannique ces dernières années pour ne pas nous réjouir des excellents disques sortis cette année par Jim Noir, King Krule, les Moons, les Kumari, les Vicars ou encore les Draytones. Et qui dit retour des Anglais dit retour des Beatles...
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Soyons francs : aussi talentueux soit-il, Foxygen est un duo déroutant. Ses chansons apparaissent tellement déstructurées, avec de continuels et brusques changements de mélodie, qu'il est parfois difficile d'y pénétrer complètement. La formule fonctionne cependant très bien sur le morceau «Make It Known», excellent morceau s'il en est. Une chose est sûre, ce groupe ne peut qu'être new-yorkais : la filiation avec Lou Reed et MGMT saute aux yeux.

Que ce blog soit frappé d'infamie et que le déshonneur s'abatte sur lui pour avoir omis de parler des Frowning Clouds jusqu'à ce jour. Car ces Australiens sont l'un des tous meilleurs groupes garage des dernières années. Après avoir écouté «Propellers», précipitez-vous sur «All Night Long», le tube imparable sorti l'an passé.

La chanson de l'année est l'oeuvre d'un obscur Néerlandais qui enregistre seul ses morceaux en jouant tous les instruments et en bricolant lui-même le son pour obtenir une patine 60s des plus réussies. Le résultat est stupéfiant : la Pop baroque de Jacco Gardner oscille entre les Zombies et le premier album de Pink Floyd, avec une qualité d'écriture exceptionnelle. L'incontestable révélation de l'année.
Il n'y a pas d'année réussie sans tube Power Pop. Cette mission échoit cette année à Gentleman Jesse. Tâche dont il s'est parfaitement acquitté, évoquant Stiv Bators, Elvis Costello et toute une myriade de groupes des années 1977-1982.


Belle surprise que Goat, groupe provenant de Korpilombolo, minuscule village de 529 habitants situé à l'extrême nord de la Suède, près de la frontière finlandaise. Autant dire qu'il n'y a pas grand chose à y faire sinon jouer de la musique. Et si possible de façon furieuse en mélangeant rock psyché, funk et sonorités asiatiques. Un son qui zlatane tout.
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Granville s'inscrit dans le sillage dessiné par La Femme ou Pendentif avec une Pop francophone évoquant le soleil et les bords de mer. Mais la France est un pays façonné par ses terroirs, et tandis que les Biarrots de La Femme chantent le surf sur la côte basque, le son des Granville est davantage emprunt d'une mélancolie rappelant la Normandie et la baie du Mont-St-Michel.

Il y a 10 ans, la presse s'extasiait sur le retour du rock garage et, après avoir rapidement évoqué le renouveau du Folk (avec l'anti-folk), s'est depuis intéressée à la résurgence des années 80. Dès lors, et puisque la musique n'est plus qu'un éternel recommencement, nous devons nous attendre à un retour imminent du Glam (qui s'opérera forcément en grande pompe et avec des paillettes). Dans cette optique, Hacienda fait office de précurseur avec son Boogie-Glam et ses choeurs entraînants («ouh-la-la ouh-la-la-ouh»).
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Liechtenstein - Heads on Golden Plate
Sans faire de bruit, et aussi discrets qu'un paradis fiscal perdu dans les Alpes, Liechtenstein parvient à figurer pour la quatrième fois dans la sélection annuelle d'Infrasons. Voilà qui n'est pas un mince exploit lorsqu'on songe au niveau d'exigence requis. Avec leur impeccable album Fast Forward, les Suédoises sauvent l'honneur des Girl-groups, quelque peu en berne cette année.
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Depuis deux ans, les Perpignanais des Liminañas ont trouvé une formule qu'ils répètent à l'envie sur tous leurs disques : un demi-tempo lancinant emmené par une basse décidée et un phrasé monocorde évoquant les productions de Gainsbourg. Quoique répétitive, cette formule est à nouveau gagnante, avec notamment l'excellent «Hospital Boogie», second morceau francophone de notre sélection.


Madness - My Girl 2
L'une des très bonnes surprises de l'année car, soyons honnêtes, qui était au courant que le célèbre groupe de Ska existait encore ? Et qui l'imaginait capable de sortir un tube frais et dansant en 2012 ? Les papis font de la résistance, comme on dit.
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Face à l'inépuisable armada de groupes provenant de San-Francisco, New-York a tenté de rivaliser cette année avec plusieurs groupes ou interprètes de qualité (Foxygen, Joey Badass). Signés sur l'excellent label Sacred Bones Records, les Men ont contribué à la bonne forme de la scène locale. La folkisante chanson «Candy» démontre le talent du groupe.



Guitariste des prolifiques Fresh & Onlys (qui avaient figuré dans nos classements 2009 et 2010), Wymond Miles trouve le temps d'enregistrer des disques en parallèle sous son nom. Publié par Sacred Bones Records (comme l'album des Men), Under the Pale Moon rappelle très fortement les productions des Fresh & Onlys avec cette patine inimitable qui évoque aussi bien les déserts arctiques que les volcans islandais.


Britanniques jusqu'au bout des ongles, les Moons sont emmenés par Andy Crofts, ancien claviériste de Paul Weller (lui-même ex-chanteur des Jam). Tout cela pour dire que le groupe a été biberonné à la culture Mod et, plus particulièrement, aux chansons des Kinks. L'influence du groupe des frères Davies est ainsi évidente sur «English Summer», formidable morceau dont la démo circulait sur Internet depuis 2007. Andy Crofts y reprend les thèmes préférés des Kinks : la météo, la description des petits détails qui émaillent le quotidien des Britanniques, et même une petite touche de conscience «working class». Ajoutons que l'album Fables of History regorge de superbes chansons, comme seuls les Anglais savent en produire.
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Attention, voici du lourd ! Et surtout du très grand. Originaires de Nashville, les Natural Child personnifient le rock'n'roll américain dans ce qu'il a de plus idéalisé et mythifié avec ce son bluesy qui donne envie de traverser le Nouveau Continent en Pontiac Firebird, fenêtres ouvertes et musique à fond. Voilà un son qui siéra aux amateurs des Rolling Stones (période Mick Taylor) et des Flamin' Groovies (période Teenage Head).



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Ce morceau est fou. Du moins à partir de 2 minutes 25 lorsqu'il bascule dans une bulle féérique pavée de xylophones multicolores. Je serais gendarme que je prendrais soin de contrôler tous les conducteurs de Ford Escort pour vérifier s'ils ne roulent pas sous l'emprise de substances dangereuses ; parce que certains n'ont pas l'air net. Quoi qu'il en soit, cela fait réellement plaisir d'écouter un nouvel album du Britannique Jim Noir ; peut-être le seul musicien à pouvoir s'approcher aujourd'hui de la perfection Pop Beach-Boysienne.


Comme l'an passé, la sélection Infrasons laisse la part belle aux groupes de San-Francisco. «Parrains» de cette scène passionnante, les Oh Sees ont à nouveau été à la fête en 2012, parsemant leurs morceaux des ingrédients qui ont fait leur marque de fabrique : riffs répétitifs, chant saccadé, rythme hypnotisant. Ajoutons qu'ils sont quasiment les seuls parmi cette scène san-franciscaine à bénéficier d'une production sonore bien travaillée. Sur ce point, Bare Wires ou Ty Segall feraient bien d'en prendre de la graine.
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A bien y regarder, cette sélection comporte très peu de morceaux de garage teigneux et enragés. Mais les Orwells sont là pour combler cette lacune. Originaire de la banlieue de Chicago, le groupe au nom très classe me rappelle fortement Harlem (formation qui semble par ailleurs s'être séparée). Les Orwells ont même un petit côté grunge avec ces enchaînements calme/accélération qui rythment leurs morceaux.


Autre groupe américain à suivre, le People's Temple (du nom de la secte qui avait organisé le suicide et le meurtre de 920 personnes en 1978) propose un garage psychédélique et sombre dont le son n'est pas sans rappeler celui du Chocolate Watchband. Ce ton mystérieux, légèrement inquiétant mais très réussi imprègne tout particulièrement la chanson «Right from Wrong».


Paul + John + George + Ringo + Rickenbacker + 1963 = les Resonars
Les mathématiques ont parfois du bon.
Et pour information, les Resonars viennent de Tucson, dans l'Arizona.



Originaires des îles Hébrides, au large de l'Ecosse, les Rivals se sont imposés comme les nouveaux n°1 en Grande Bretagne, obtenant le titre de meilleur groupe de l'année décerné par le NME. Co-écrit pour le groupe par Paul McCartney et par Paul Weller, le morceau «Sugar Babies» occupe depuis novembre la première place des charts anglais ; succès mérité pour ce titre qui a même réussi à mettre d'accord les frères Gallagher. Souhaitons-leur de poursuivre sur ce succès. Pour information, le groupe tourne régulièrement dans des petites salles à Paris et la première édition de leur tube «Sugar Babies» est encore en vente (en 45 tours) chez Mauvaise Foi Records. Il serait bête de passer à côté de pareilles occasions.


Derrière Souvenir Stand se cache Stéphanie Cupo, chanteuse et saxophoniste du New-Jersey visiblement marquée par les enregistrements de Phil Spector et des Shangri-las. La production a encore quelque chose d'amateur, mais les chansons possèdent un charme indéniable. Une affaire à suivre.


Les Australiens de Tame Impala ont à nouveau fait très fort cette année avec l'album Lonerism qui a atteint la 14e place des ventes en Grande Bretagne. Un succès étonnant pour un disque qui n'a rien à voir avec le reste du Top 50 car, avouons-le, cela fait bien 40 ans que le psychédélisme ne fait plus vendre. La production «hyper-méga-cosmique» de l'album a certainement contribué à cet attrait inattendu. Et cocorico, le disque a été enregistré en partie en France. D'où la pochette figurant les grilles du jardin du Luxembourg.
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Autre groupe anglais à avoir fait du bon boulot cette année, les Teen Velvettes semblent davantage obsédés par la Californie que par la perfide Albion. Car c'est d'un groupe surf qu'il s'agit, et des plus efficaces.



Les Triptides sont l'un des groupes les plus injustement sous-estimés du monde. Cela fait pourtant deux ans qu'ils enregistrent des morceaux d'une beauté inouïe évoquant aussi bien le surf californien que la Pop délicate des Zombies. Outre l'album Sun Pavilion dont est extrait «Need You», les Triptides ont sorti un excellent 45 tours sur le label français Croque Macadam («Bright Sky» / «Darling»).



Nick Waterhouse ne plaisante pas avec la notion de rétro. Et pas question de faire les choses à moitié : quitte à jouer une musique inspirée par le rock 50s, le rhythm'n'blues, la soul 60s, autant travailler son look par la même occasion pour se transformer en sosie de Buddy Holly. En dehors de cela, Nick Waterhouse et son groupe forment un excellent groupe de scène et ont enregistré plusieurs chouettes chansons cette année. «Raina», certainement la plus soul, sort du lot grâce aux voix divines des choristes.
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Une année ultra-productive pour White Fence qui, outre un album en duo avec Ty Segall, a sorti deux disques (Family Perdum, vol.1 et vol.2). La production «bricolée» des albums a tendance à lisser les morceaux du Californien, empêchant certaines chansons de ressortir et de se détacher. C'est chose dommage car White Fence a un réel talent d'écriture. Une production un peu plus dynamique pourrait tout à fait le rapprocher des Kinks période Village Green. Mais ne boudons pas notre plaisir, ces albums figurent parmi les meilleurs sortis en 2012 et offrent une liste de pépites longue comme le bras.