lundi 27 septembre 2010

Bikini Machine


Connu pour ses accointances avec la mafia rennaise, Infrasons ne pouvait pas passer sous silence les enregistrements de Bikini Machine. Rennes, rappelons-le, c'est la ville où tout se passe aujourd'hui : Dadds, Mondo Bizzaro, Rockin' Bones, autant de noms qui se murmurent dans la ville et qui se propagent dans les cercles d'initiés.

Dans cette ville de violence où la Mort joue à cache-cache avec votre vie (pour paraphraser Riad Sattouf), Bikini Machine a su se bâtir une réputation très flatteuse. Hommes de goût, les membres du groupe mélangent savamment sonorités sixtises et petits effets électroniques, le tout avec un vrai sens de la production et du mixage.

«Où vont les cons ?» révèle ainsi un travail de studio remarquable qui met en avant la basse vrombissante et la guitare feuze bondissante. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les paroles ont été écrites par le chanteur Mickey 3D, groupe médiocre s'il en est.

Quelques années plus tôt, Bikini Machine avait sorti un disque de reprises de Jacques Dutronc, s'en donnant notamment à cœur joie sur «Le responsable», chef-d'œuvre rageur de l'homme au cigare.

Bikini Machine - Où vont les cons ? (2009)
(acheter Bikini Machine joue Dutronc)
Bikini Machine - Le responsable (2005)
(acheter The Full Album chez Gibert Joseph)

Et un petit bonus pour vous prouver combien Infrasons vous aime :

Delmonas - Dr. Goldfoot and his Bikini Machine (1986)
(acheter Delmonas 5)

jeudi 23 septembre 2010

Teenage Filmstars


Aujourd'hui je voudrais faire appel à la mémoire de mes fidèles lecteurs ; et quand je dis fidèles lecteurs, je veux parler de mes bons vieux grognards, de cette poignée de braves qui a fait les campagnes de Chine et d'Éthiopie. Je les invite à utiliser leurs super-pouvoirs pour se souvenir d'un article qui a été publié sur les Television Personalities. Ils se rappelleront alors que les membres de ce groupe jouaient dans un groupe parallèle appelé Teenage Filmstars.

Or, une chanson de Teenage Filmstars trotte dans ma tête depuis quelques jours ; elle se nomme «There's a Cloud over Liverpool» et elle déploie tout le charme minimaliste que peut avoir une chanson enregistrée dans une cuisine de HLM à briques rouges.

Visiblement destinée à brosser l'Anglais dans le sens du poil, cette petite historiette s'attache au quotidien d'un jeune Liverpuldien en décrivant une semaine marquée par l'ennui, les virées au pub et les exploits du Liverpool FC. Car nous sommes en 1979 et seul le football parvient à ensoleiller une ville frappée par le chômage et la crise sur les docks.

D'une façon tout à fait curieuse, «There's a Cloud over Liverpool» fut interprétée, peu après sa sortie, comme un hommage à John Lennon (assassiné en 1980). C'est un peu anachronique pour une chanson sortie alors que le Beatles au nez crochu gambadait encore comme un cabri, mais cette idée me plait beaucoup. Car, effectivement, un nuage plane au-dessus de Liverpool.

Teenage Filmstars - There's a Cloud over Liverpool (1979)
(extrait de O Level. A Day in the Life of Gilbet & George)

mardi 7 septembre 2010

Shining Twins / Girls at Dawn

Depuis deux ans, les Etats-Unis disposent d'une scène rock aussi foisonnante que talentueuse. De San Francisco (Fresh & Onlys, Ty Segall, Oh Sees) à New York (Crystal Stilts), une multitude de groupes réinventent un son surfant et enthousiaste, parsemé de touches psychédéliques et caverneuses. Initié, comme souvent, par des garçons teigneux, le mouvement gagne maintenant les lycées de jeunes filles ; les Shining Twins et les Girls at Dawn symbolisent cette nouvelle tendance.


Les Shining Twins


Visiblement marquées par un célèbre film d'épouvante de Stanley Kubrick, ces deux fausses jumelles ont tout l'air d'être des mauvaises filles. De très mauvaises filles même si l'on en juge par leur son primaire, leurs costumes ensanglantés et leur verbe cru. Méfions-nous donc de ces visages et de ces voix angéliques : ce pourraient bien être les petites soeurs du regretté Jay Reatard.

Shining Twins - Stix + Stonez
(extrait de This is Dumb)



Les Girls at Dawn


Les soucis de voisinage ont parfois du bon. Parce qu'elles ne voulaient pas déranger les occupants de leur immeuble new-yorkais, les Girls at Dawn s'évertuaient à adoucir leurs compositions pourtant très rythmées et enjouées. De là est né ce son si particulier, au chant tout en retenue, plutôt psychédélique, parfois dissonant, inspiré par le premier album de Pink Floyd (The Piper at the Gates of Dawn dont le titre a aidé les filles à choisir le nom de leur groupe). Plus sages et plus pop que leurs cousines des Shining Twins, les Girls at Dawn pourraient bien faire parler d'elles prochainement.

Girls at Dawn - A Secret
(extrait de l'album Call the Doctor, Norton Records)