jeudi 25 octobre 2007

Carte postale

Sillonnant les routes de l'Empire du Milieu, je vous fais parvenir cette petite carte postale par l'entremise de Stereo Total. Oh, certes, je ne suis pas à St-Tropez mais bel et bien à Shanghai ; mais de toute façon, dans une carte, ce n'est pas tellement le contenu qui importe, ni même la photo : c'est l'attention.

jeudi 18 octobre 2007

Le Tour du monde des garages (1) : Japon

Les Japonais sont fous. Tous. Et complètement. S’ils perdent une guerre ou si leur Tamagotchi meure, ils se suicident. Et s’ils se suicident, ils s’écrasent sur un porte-avion ou s’enfoncent un katana dans le ventre. Non, vraiment, ces gens sont fous. Pas de demi-mesure chez eux ; et c’est ça qui est funk.

Guitar Wolf

Guitar Wolf, ce sont des Yankees, des vrais, comme il n’en existe que dans les mangas. Regardez le chanteur : c’est le professeur Onizuka, rien moins. La vie des Guitar Wolf est facile à imaginer : poursuites à moto sur des tronçons d’autoroute desaffectés, enlèvements de lycéennes en uniforme et bastons contre les clans Yakuzas. Oui, tout ceci ne fait aucun doute.

Guitar wolf – Midnite blood pump
(site ici, acheter sur Ciao)



Mikabomb

Là, je triche un peu ; parce que le groupe est basé à Londres et ne comprend pas que des Japs. Mais quand on intitule ses chansons « Contact Tokyo » ou « Osaka », c’est qu’on assume quand même un peu. La vie des Mikabomb est facile à imaginer : shopping dans le quartier de Shibuya, karaokés et puis, le soir, leurs cheveux deviennent roses et elles se transforment en magical girls. Armées d’une baguette avec une pointe en forme d’étoile, elles jettent des sorts à droite et à gauche pour embêter les méchants et les garçons. Oui, tout ceci ne fait aucun doute.


Mikabomb – Contact Tokyo
(acheter chez Damaged Goods)

Phy

Alors là, c’est le groupe mystère. Un jour où mon doigt était guidé par le Seigneur, je suis tombé par hasard sur le site de ces Mods Japonais. Il y avait plusieurs extraits de chansons à télécharger ; tous meilleurs les uns que les autres. Mais depuis, je n’ai jamais pu retrouver leur trace car il ne doit exister aucune info sur eux en caractères latins. Si un locuteur japonais pouvait me retrouver leur trace, ce serait un chic type. Oui, ceci ne ferait aucun doute.

Phy – All i want is you

lundi 15 octobre 2007

Le Coq, la Rose et le Rosbif

Azincourt, Crécy, Poitiers, Fort Carillon, Fort Wandiwash, Aboukir, Trafalgar, Waterloo, Mers el-Kébir, St-Denis,...Ils nous ont encore eus! Le plus rageant est qu'il ne s'agit pas d'une glorieuse défaite "à la française", pleine de panache et d'orgueil. Ici, pas de charges de cavalerie désespérées du maréchal Ney ni de Cambronne suicidaire ; non, nous avons perdu en voulant imiter les Anglais : atroce jeu d'occupation du terrain et insupportable tendance à botter tous les ballons. Hommage donc à la rose et au rosbif.



Jam - English rose
(acheter All mod cons à la Fnac)
Chérie - Je ne suis qu'une rose
(acheter Femmes de Paris, vol.3 sur Amazon)
Terribles - Rosbeef attack
(Site ici, acheter Les Terribles chez Soundflat)


Pour se redonner un peu le moral, vous pouvez voir ici les 3 dernières minutes du match France-Angleterre 1996. Les Bleus passent un drop dans les derniers instants, remportant une victoire in extremis. Castaignède, rechausse tes crampons : la patrie aura besoin de toi dans 4 ans.

jeudi 11 octobre 2007

Le Prisonnier

Même réunis, les fans de Star Trek, X-Files et Thierry la Fronde ne sauraient égaler l'obsession dont font preuve les mordus du Prisonnier. Série symboliste s'il en est, elle les incite aux réflexions métaphysiques et cabalisitiques les plus folles. D'ailleurs, je parie qu'un quelconque fan australien ou tasmanien s'échine en ce moment à compter le nombre de clignements d'oeil du héros à chaque épisode ; et ce, pour comprendre le sens caché de la série.
Le Prisonnier, c'est d'abord l'oeuvre d'un homme : Patrick McGoohan, le concepteur, réalisateur, acteur. Il incarne un agent secret (britannique, comme il se doit) qui, après avoir donné sa démission, est enlevé et transféré dans un mystérieux Village. Ce lieu rassemble des personnes importantes (scientifiques, diplomates, militaires) qui, pour des raisons inconnues, ont été mis à l'écart de la société (un peu comme les évaporés dans 1984), chacun n'étant plus désigné que par un numéro (le Numéro 6 est attribué au héros). Le Numéro 6 apprend rapidement la raison de son enlèvement : ses gardiens veulent savoir pourquoi il a démissionné.
Chaque épisode est un bras de fer entre les gardiens (qui essaient de le faire parler) et le Numéro 6 (qui tente de s'enfuir), les deux parties faisant preuve d'une imagination remarquable, voire franchement diabolique. À cela s'ajoute le refus du héros de se conformer aux règles de vie infantilisantes du Village. À titre personnel, je dirais que, si la qualité des épisodes reste inégale, certains sont tout bonnement extraordinaires ("Le retour", "Le marteau et l'enclume" ou "Double personnalité". DVD disponible à Gibert Joseph).
La bande son (Amazon) retrace parfaitement la tension qui règne dans la série. Très éclectique, elle comprend aussi bien les fanfares du Village, du jazz que d'inquiétants morceaux futuro-avant-gardistes. Et puis dans le "Carillon de Big Ben", il y a ce petit morceau à la guitare classique ; tout simple et très beau (signée P. Aliprandi).

P. Aliprandi - Village curfew (ou Lullbay for Isabelle)


La série fut, par la suite, une source d'inspiration pour plusieurs musiciens, le meilleur hommage restant celui des Teenage filmstars en 1980. Cette joyeuse bande d'allumés, emmenée par Ed Ball et Dan Treacy, commençait à cette époque à enregistrer leur pop mod-psyché-lo-fi sous divers noms (O Level, Swell Maps et surtout les fameux Television personalities dont je reparlerai un jour). Quiconque a vu la série trouvera ce "I helped Patrick McGoohan escape" jouissif : une entrée pompée sans vergogne sur le "Keep on running" du Spencer Davis group, le "Oooouuu!!!" Beatlesque (façon "Twist and shout"), le dialogue entre le N°2 et le N°6, et puis le descriptif détaillé de l'évasion (en bus, en bateau et en train jusqu'aux USA)! Le morceau est proposé sur l'excellent site des Mod Pop Punk Archives.

(Acheter sur Amazon)

Autre hommage au Prisonnier, le clip du sautillant "Alright" de Supergrass. Tourné à Portmeirion (lieu de tournage de la série), il comporte plusieurs clins d'oeil à l'oeuvre de Patrick McGoohan.


Et pour ceux qui ne connaîtraient absolument pas la série, je recommande deux vidéos ToiTube qui en compilent des extraits. La première ("The Poisoner") s'apparente à un clip qui, comme son nom l'indique, s'attache à l'aspect psychotropique du Prisonnier (Numéro 6 subissant régulièrement les drogues de ses gardiens). La seconde ("Classic Prisoner") reprend certains des meilleurs passage de la série. Aspect rigolo : le montage a été réalisé avec suffisamment d'habileté pour laisser croire que le Numéro 6 est homo!

(vidéo) The Poisoner

lundi 8 octobre 2007

Mississippi John Hurt

S'il en est parmi vous qui fréquentent les Nature et Découvertes, les magasins de décoration intérieure ou les bouddhistes végétariennes, ils doivent savoir ce qu'est la musique "Ambiance - Zen - Bien être". Parée de vertus relaxantes ou ésotériques, elle prend souvent la forme d'un pot pourri culturel : mélange de sonorités asiatiques et indiennes auxquelles sont superposés quelques flûtes de Pan, une harpe irlandaise et parfois un peu de synthétiseur.
Je n'ai rien contre tout ça ; cette musique accompagne même parfaitement les shampooinages à l'Ushuaïa et les sniffs d'encens. Mais si vous recherchez vraiment la paix intérieure, écoutez plutôt Mississippi John Hurt.

D'abord, c'est une histoire romanesque. Celle d'un simple garçon de ferme à qui les fées ont offert un jeu de guitare "picking" unique et une voix, la plus douce que ce monde ait entendue. Jouant régulièrement dans les bals locaux, il est repéré par le producteur Tommy Rockwell. Celui-ci l'emmène enregistrer à Memphis et New York en 1928-1929. Sans succès. De toute façon, la crise économique frappe brutalement l'Amérique : la maison de disque est en faillite et l'achat de disque n'est plus vraiment une préoccupation. Alors John Hurt retourne dans son Mississippi et se contente des travaux agricoles.
Cela pourrait presque ressembler à la fable du "Rat des villes et du rat des champs" : un campagnard monte à la ville plein d'espoir mais, désenchanté, préfère finalement revenir à son village. Oui, mais il y a un second chapitre.

Début des années 1960, un musicologue féru de musique populaire américaine (Tom Hoskins) tombe sur les enregistrements de 1928 et, enthousiasmé, décide de retrouver la trace de ce chanteur oublié. Premier indice : son surnom indique son état d'origine (le Mississippi). Et puis il y a les paroles d'un des morceaux ("Avalon blues") dans lequel John Hurt raconte son périple new-yorkais: "New York 's a good town but it's not for mine [...] Avalon is my hometown, always on my mind". Mais, mauvaise surprise, Tom Hoskins ne trouve aucun lieu appelé Avalon. Décidément tenace, il se lance dans l'étude des vieilles cartes et finit par trouver ce qu'il cherchait, sur un atlas de 1878.
Le coeur battant, Tom se rend à Avalon et, première surprise, retrouve notre vieux Bluesman. Seconde surprise, celui-ci n'a rien perdu de son talent au cours des 35 années. Alors Mississippi John Hurt retourne dans les studios, participe à des festivals. La jeunesse américaine, qui redécouvre le folk grâce à des garçons comme Bob Dylan, l'adule immédiatement.
John Hurt peut maintenant s'éteindre en paix, en 1966, laissant des enregistrements d'une beauté stupéfiante. Pas un mélange artificiel de sonorités "ethniques" ; non : l'authenticité même : celle du Blues et du Folk, une musique qui a une âme / soul / Seele (appelez-là comme vous voudrez) : l'héritage séculaire de milliers de paysans, forçats ou troubadours anonymes.
Les fabuleux enregistrements de 1928 appartiennent désormais au domaine public. Le site des Internet Archives les propose en téléchargement:


Et puis, en bonus, une autre chanson:

Mississippi John Hurt - Coffee blues

vendredi 5 octobre 2007

Mark Ronson

Je ne suis pas avec énormément d'attention l'actualité musicale. Qui a enregistré avec quel producteur, qui occupe les premières places du Top 50 hongrois, qui prépare un nouvel album? Autant de questions auxquelles j'ai peine à répondre. C'est la raison pour laquelle il m'arrive de faire des découvertes bien après coup, et parfois de taille. Un exemple? Trois chanteuses anglaises ont retenu mon attention ces derniers temps ; et voilà que j'apprends qu'elles sont produites par un seul et même homme : Mark Ronson.
Au fond, j'aurais dû m'en douter. Il y a chez toutes trois cette savante alchimie entre production moderne et charme 60s, cet amour pour les voix soul et les mélodies efficaces. Alors, Mark Ronson est-il en passe de devenir le Phil Spector des petites anglaises ? Ça se pourrait bien. Et ça serait chouette.

Lily Allen

Fille de l'acteur Keith Allen (Trainspotting), filleule de Joe Strummer et de Tessa Pollitt (des Slits), Lily a triomphé l'an passé avec son premier album (Alright, Still). Il y a quelque chose d'incroyablement frais dans ses chansons, mélange de Pop, de R'n'B, parfois de Beat jamaïcain.


Lily Allen - Littlest Things
(2006)





Amy Winehouse

Si l'Inquisition avait toujours cours, nul doute qu'Amy Winehouse passerait sur le bûcher. Avec sa chevelure corbeau, son grain de beauté noir près de la bouche, ses tenues provocantes, ses tatouages, et son penchant pour les potions illicites, je vois mal qui pourra la devancer au prochain Bal des Sorcières.
Plus sérieusement, Amy incarne la revanche. La revanche sur la presse musicale qui nous découvre chaque année une soi-disante diva soul, une interprète qui "ne ressemble pas à toutes ces chanteuses R'n'B insipides mais s'inscrit dans la glorieuse tradition des Aretha Franklin et consoeurs". À chaque fois, c'est pourtant l'arnaque, la donzelle se révélant aussi nulle que les autres (exemple typique : Joss Stone). Mais là mes amis, enfin nous la tenons : la vraie, la chanteuse soul soul soul qui vient laver les péchés de ses prédécessrices : la grande Amy Winehouse.
Tout de même, impossible d'évoquer la chanteuse sans parler de ses frasques diverses, encouragées par le cocktail drogues, alcool, anorexie. Quand je pense qu'elle a mon âge, ça me rend triste de la voir vivre sur une lame de rasoir. Espérons seulement qu'elle vivra vieille.

Amy Winehouse - Back to Black (2006)

Candie Payne


Et pour finir, la plus que très charmante Candie Payne. Une voix Blue-Eyed Soul (c'est-à-dire Soul blanche, style Dusty Springfield, celle qui chante "Son of a Preacher Man") avec parfois un petit côté Portishead.
Les garçons, vous en serez amoureux.
Les filles, vous en serez jalouses.

Candie Payne - I Wish I Could Have Loved You More (2007)

mercredi 3 octobre 2007

La minute Yéyé (2)

Aujourd'hui, j'ai envie de poster une chason très méchante : "Les Petits Boudins" de Dominique Walter. Si les textes sont signés Gainsbourg, le morceau ressemble davantage à du Jacques Dutronc, tant par les paroles (façon play-boy sans pitié) que par la rythmique (inspirée des Kinks période "Well respected Man" / "Dedicated Follower of Fashion").



Dominique Walter - Les Petits Boudins
(1967)

mardi 2 octobre 2007

Les 13th Floor Elevators / Les Dadds


En ce moment sort en DVD You're Gonna Miss Me de Keven McAllester : un film/documentaire consacré à Roky Erickson (voir la B.A. ici). Roky n'était pas un boxeur mais le chanteur des 13th Floor Elevators, le "Syd Barrett américain" comme on le surnomme souvent puisque, comme le premier leader de Pink Floyd, son cerveau a été complètement grillé par les acides, à seulement 21 ans.

Groupe culte s'il en est, les 13th Floor Elevators symbolisent l'émergence de la scène psychédélique au tournant 1966-1967 ; le titre de leur premier album The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators ayant d'ailleurs contribué à diffuser le terme "psychédélique". Bien entendu, la drogue existait déjà dans le rock mais il s'agissait jusque-là plutôt d'euphorisants qui permettaient d'accroître l'énergie des musiciens (Cf. les Who et leurs amphétamines). Au contraire, la diffusion du LSD dans les années 1960 a une influence directe sur l'écriture des morceaux et les sonorités utilisées ; il s'agit désormais de reproduire sur disque les hallucinations éprouvées lors de la consommation de drogues. Dans cette discipline, les 13th Floor sont les champions. Pas étonnant pour un groupe qui a choisi son nom en référence à la 13e lettre de l'alphabet : M comme Marijuana.

Il était toutefois difficile d'être apôtre du psychédélisme dans le Texas de 1967. Il y avait même dans cette contréee comme un petit quelque chose qui faisait que ça ne passait pas du tout. Traquer le groupe en possession de substances illicites devint alors le sport favori des sheriffs locaux et, après s'être fait prendre plusieurs fois, Roky risquait 10 ans de prison. Afin d'y échapper, il plaida la folie, ce qui n'était pas totalement faux, puiqu'il avait déjà été diagnostiqué "schizophrène paranoïaque" et fait l'objet de traitements.

Sans se faire prier, la justice décréta qu'il était effectivement atteint mentalement, l'envoyant pour les années à venir dans différents hôpitaux psychiatriques. S'ensuit une alternance de moments de lucidité, lorsque ses admirateurs venaient le chercher pour enregistrer des nouvelles chansons, et d'instants où il était franchemeent ailleurs. Un petit exemple? En 1989, il fut arrêté parce qu'il volait le courrier de ses voisins pour le clouer (sans l'ouvrir) sur les murs de sa maison. On ne rigole pas, c'est très triste d'en arriver là. Heureusement, les choses semblent aller mieux depuis une dizaine d'années : Roky enregistre et tourne régulièrement dans divers festivals.

13th Floor Elevators - Roller coaster

Voilà qui nous permet de rebondir sur les Dadds. Pourquoi? Comment? Parce que ceux-ci viennent de reprendre, en français s'il vous plaît, le plus fameux titre des 13th Floor : "You're gonna miss me". Les Dadds sont un groupe de St-Lô (qui eût cru que l'un des meilleurs groupes français viendrait de là-bas? Ca tient peut-être au fait que les influences britanno-américaines aiment bien débarquer en Normandie). Je les avais vu en concert il y a deux ans et leur garage 60s m'avait paru être de la plus excellente des factures. Or, voilà en plus que, sur leur dernier album (acheter ici), ils commencent à chanter en français. Initiative heureuse et affaire à suivre.

Dadds - Je vais te manquer
(2007)

lundi 1 octobre 2007

Stevie Wonder

Le Funk absolu, tout simplement. Si les Beatles avaient déjà bien réussi leur coup en écrivant "We can work it out", Stevie Wonder dynamite littéralement le titre. Voix exubérante, grouve omniprésent et morceau imparable.


Stevie Wonder - We can work it out (1970)

Sister Nancy

Le Conseil Représentatif des Associations Noires et la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l' Égalité m' ont signalé que ce blog ne respectait pas les quotas en matière de minorités visibles. Alors attelons-nous à la tâche : je vous promets, pour les prochains messages, un feu d'artifice de soul, funk, blues, reggae et autres noireries.

À commencer par du reggae, avec Sister Nancy. Jamaïcaine, comme il se doit, il y a quelque chose d' incroyable en elle : un phrasé stupéfiant qui suffit à créer un rythme répétitif et hypnotique. Derrière des basses toujours sobres mais bien placées, sa voix scande une langue étrange, plus proche d'un dialecte sacré d'Afrique que de l'anglais. "One two" est son premier disque.

Sister Nancy - One two (1982)