Il y a des chansons, comme ça, qui sont parfaites. Inutile de vouloir les reprendre ou d'en changer la moindre double-croche : ça ne sert à rien, on ne pourra jamais les améliorer.
On souhaiterait même retrouver les bandes d'enregistrement pour les enfermer dans un coffre en acier inoxydable ; dessus, on apposerait un sceau : «Morceau parfait / Défense d'ouvrir». Le coffre serait évidemment déposé dans un abri anti-atomique, protégé sous dix mètres de béton armé (et même armé jusqu' aux dents).
La chanson «Black and blue» de Ko et les Knockouts est de cette trempe.
Le nom de groupe est un jeu de mot absolument truculent puisque la chanteuse s'appelle Ko Shih. Ko est d'ailleurs l'archétype de la rockeuse de Detroit, c'est à dire d'une scène garage foisonnante (White Stripes, Dirtbombs, Go, Detroit Cobras, Von Bondies, Electric six et consorts) dans laquelle tout le monde a trente projets en même temps, chacun trempant son nez un peu partout et avec n'importe qui. Trucmuche a joué dans le groupe de machin, qui lui même a produit l'album d'untel et accompagné bidule à la guitare sur scène ; bidule chantant par ailleurs dans le combo de trucmuche ... Bref, c'en devient presque incestueux (et je ne dis pas seulement ça pour le couple/fratrie des White Stripes).
Ko Shih, donc, a souvent été vue à la basse des Dirtbombs, un peu aussi avec les Von Bondies. Elle a même travaillé pour les White Stripes comme vendeuse d'albums et de produits dérivés à la fin des concerts.
Elle forma «Ko & the Knockouts» pour enregistrer un morceau destiné au Sympathetic sounds of Detroit, une complitation supervisée par Jack White qui se faisait fort de rassembler la crème de la scène garage locale.
À cette occasion, elle s'adjoignit les services d'Eddie Baranek (chanteur des Sights) à la guitare et de Jeff Klein aux fûts. L'association produisit cette petite merveille, «Black and blue», un mélange de nervosité et d' harmonies Pop parfaites ; une pièce d'orfèvrerie comme on ne sait plus en graver depuis les premiers Who. L'alchimie prit si bien que nos amis décidèrent de poursuivre ensemble, le temps d'enregistrer un album (éponyme) en 2002.
Ko et les Knockouts - Black and blue
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