mercredi 21 novembre 2007

Electrocute


Scène de soirée.
Cette surprise-partie a tout pour être réussie : vous avez intelligemment déplacé le fauteuil du salon afin de faciliter mouvements et déplacements, puis astiqué le sol avec énergie. Pour les boissons, seuls les meilleurs crus ont été sélectionnés ; comme pour les invités. Et puis, surtout, cela fait une semaine que vous préparez cette compile, une tuerie absolue avec des enchaînements Garage 60s / Power Pop, le tout saupoudré de quelques hymnes Punk : Undertones, Easybeats, une face B des White Stripes...Enfin bref, tout cela promet.

23h : la plupart des gens sont maintenant arrivés. Le grouvomètre monte soudain de trois degrés lorsque l'ampli Sennheiser envoie les premières notes de "My generation". Mais avant que Roger Daltrey ait achevé la première strophe, la chanson s'arrête...laissant place à la grosse voix de Sean Paul. Ça, c'est forcément un coup de Théodoric, un ami sympa mais avec qui vous vous prenez régulièrement le chou. En deux enjambées, vous bondissez jusqu' au mécréant, prêt à l'empaler sur un pique à olives. Ici, c'est chez vous et personne n'a le droit d'y faire pénétrer des disques extérieurs sans visa, encore moins de les introduire dans votre chaîne hi-fi et, a fortiori, si c'est pour interrompre une chanson des Who.

Mais Théodoric, un breuvage transparent dans une main, quelques curlys dans l'autre, justifie son geste avec le culot imperturbable des sans-gêne et des criminels en série. Monsieur en a marre de ce qu'on écoute depuis tout à l'heure. Ce qu'il veut, c'est quelque chose pour danser. Vous avez beau répliquer, d'un ton volontairement cassant, qu'il faut vraiment être un crétin ou un butor pour ne pas pouvoir danser sur "My generation", le renégat persiste, repoussant les limites de la provocation et du mauvais goût. Monsieur ne veut pas de la musique de papis ; et tout en laissant échapper un curly de sa main, il explique qu'il lui faut des boîtes à rythme, des basses martelées, des sonorités électroniques. En somme, Monsieur souhaite faire de votre appartement une boîte de nuit bon marché.

Évidemment, il y aurait mille arguments pour écraser ces propos dégénérés sous le marteau du mélomane. Mais vous connaissez trop bien cette tête de mule de Théodoric et, ce soir, vous êtes trop las pour partir en croisade.
Alors il reste votre arme secrète. Si Monsieur, qui par mégarde vient d'écraser le curly aux cacahuètes sur votre moquette, veut danser, le Troublesome bubblegum d' Electrocute le remuera tel un damné sur la piste de danse. Deux berlinoises qui mélangent frénésie électro et excitation digne des Headcoatees ou des Shangri-las : voilà qui pourrait réconcilier la terre entière. Achtung! Dank Electrocute wird es immer getanzt!

Electrocute - Car bomb derby
Electrocute - Shag ball
(Myspace ici / Acheter Troublesome bubblegum sur Amazon)

PS : Infrasons fêtera bientôt ses deux mois et il serait grand temps d'effacer les morceaux mis en ligne en septembre ou début octobre. Pour ceux qui ne les auraient pas encore écoutés, je laisse une dernière semaine de répit avant d'entamer l'autodestruction. À commencer par le premier message sur Evie Sands.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Halala je connait tellement ce genre de situations. Ils faut les prendre à leur propre jeux ces salauds là ! "justifie son geste avec le culot imperturbable des sans-gêne et des criminels en série. Monsieur en a marre de ce qu'on écoute depuis tout à l'heure. Ce qu'il veut, c'est quelque chose pour danser." Tu as mis le doigt dessus. Merci pour ce post qui m'a rappelé des plus ou moins bons souvenirs, et qui m'a bien fait rire.

Anonyme a dit…

Electrocute <3 je ne sais pas si ce sont elles qui ont repris keep on lobing you ou bien les donnas, enfin je me comprends, cette chanson est magnifique en tout cas