Il y a deux types d'écrivains. Le premier est l'écrivain avec un grand «É», reconnu et respecté ; porte-étendard de la littérature avec un grand «L», il peut s'arroger le titre d'artiste. Le second est le nègre, le gratte-papier anonyme qui, réduit aux basses besognes, se tue à la tâche pour répondre aux commandes de son employeur, dans le mépris et l'indifférence les plus assourdissants.
[là vous êtes censés verser une larme]
Dans l'industrie musicale, c'est-à-peu près la même chose. Il y a les artistes, les vrais, ceux dont chaque extrait de la discographie constitue un quartier de noblesse. Et puis il y a les musiciens de studio, ceux à qui les maisons de disque font enregistrer des chapelets de chansons à la va-vite. Rarement crédités sur les pochettes d'album, ces groupes fantoches se retrouvent sur des disques appelés «Rythmes du soleil : apprenons la Samba», «Chants traditionnels marins», «Magie des Andes : 15 grands succès interprétés à la flûte de Pan», «Esprit zen, collection Nature et Découverte» et tout un tas d'autres disques qui emplissent les bandes-sons d'ascenseurs.
Ces «produits musicaux» concoctés par des margoulins sans scrupules ne valent généralement pas un clou ; ni même un morceau de patafix. Pourtant, par on ne sait trop quel miracle, ils révèlent parfois d'étonnantes petites gemmes. C'est le cas des Rythmes Brésiliens de 67, album interprété par les Brasilios.
Autant dire que l'on ne sait pas grand chose sur ces Brasilios. Quelques internautes ont bien tenté une investigation mais, à part rappeler que l'album a été enregistré en 1967 sous la houlette des Design Records, leur contribution se limite à des suppositions : «Faux groupe brésilien», avancent certains, «Musiciens sud-américains hispanophones», se risquent d'autres. Nous ne saurons jamais.
Mais le plus important n'est pas là. Retenons seulement que leur morceau «No te esconde», petite samba mâtinée de jazz, est fabuleux avec son rythme incroyable et ses «Tchi-tchi-tchi» entraînants.
3 commentaires:
Qui est ton dealer ?
Je sais plus du tout où je l'ai trouvé ce morceau. Sur un blog sûrement, mais impossible de me souvenir lequel.
Thank you for this
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