vendredi 25 février 2011

Harlem


«À l'arrache», voilà l'expression qui siérait le mieux Harlem, le plus désinvolte des groupes américains ; car tout porte à croire qu'il s'amuse à enfreindre les règles qui, d'ordinaire, légifèrent la scène rock contemporaine. Ces gens ne font rien comme les autres, qu'il s'agisse de leur nom, plus adapté à un gang de rappeurs new-yorkais qu'à des garageux texans, ou de leurs tenues improbables (savant mélange de t-shirts informes, de bermudas adolescents, de déguisements indiens, de chapeaux hirsutes et de moustaches ringardes), alors que le rock'n'roll impose aujourd'hui un uniforme strict (cuir, converses et jeans ajustés).

Toute formation musicale un tant soit peu ambitieuse a compris l'intérêt des communiqués de presse et des séances photos qui permettront aux hordes de journalistes et blogeurs de diffuser des images léchées, sophistiquées et photoshopées de leur groupe. À mille lieux de cette logique, Harlem n'apparaît que sur des photos mal cadrées, tintes de lumières blafardes et qui s'apparentent davantage à des clichés de fin de soirée qu'à des visuels de promotion / communication.

Mais ne nous y trompons pas : cette désinvolture cache un talent certain ; Harlem est l'un des tous meilleurs groupes du moment. Un accordage approximatif des instruments et une production sonore minimaliste n'ont d'ailleurs jamais empêché l'enregistrement de chansons fabuleuses.

Infrasons a déjà publié deux morceaux du groupe («South of France» et «Human Gay Bones»). Nous nous attacherons donc aujourd'hui au versant le plus «pop» du groupe, avec une reprise des Flamin'Groovies («Sometimes») qui peut se laisser écouter dix fois de suite sans lassitude, et avec le morceau ouvrant leur dernier album («Someday Soon»), autre tuerie notoire.

Harlem - Sometimes (2009)
(extrait du simple Sometimes / Junkie Nurse)

Harlem - Someday Soon (2010)
(extrait de Hippies)

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